À quel âge avez-vous été implanté, et pourquoi ?

J’ai été implanté à l’âge de 10 ans, en CM2. Je portais deux prothèses depuis mes 18 mois mais je perdais l’audition petit à petit, à cause du syndrome de PENDRED qui entraine une perte d’audition progressive.

Quelle était votre vie avant le 1er implant ? 

J’ai eu une enfance classique et grâce à l’association l’ARIEDA, implantée sur la région Languedoc-Roussillon, j’ai pu bénéficier d’un appui scolaire assez régulier (4h d’éducatrice et 3h d’orthophoniste/semaine), ce qui m’a permis de compenser ma surdité et d’avoir de bons résultats à l’école. J’ai pu également participer aux activités sportives, culturelles ou autre sans trop de problèmes.

Mais cela n’empêchait pas une grande fatigue et des maux de tête régulier, et il m’arrivait parfois de m’endormir à 18h le soir pour me réveiller seulement le lendemain tellement je me concentrais pour pouvoir tout suivre !

Quel(s) type(s) d’implant(s) portez-vous ?

Je porte l’implant cochléaire (Nucleus 24) avec le processeur CP810 depuis 6/7 ans et depuis le 23 mai, 2018  je suis porteur du CP 1000 ! Les débuts sont encourageants, je perçois les sons plus clairement et une fois habitué au nouveau réglage, je pense gagner en confort.

Et l’option Bluetooth direct avec mon téléphone est un point positif très important, avec un peu d’entrainement, je pense oser téléphoner encore plus.

Comment se sont passés les premiers jours après l'implantation ? Que vous a apporté l’implant ?

Je me souviens surtout de la sensation « électrique » lorsque je posais l’antenne sur l’aimant !
Les 1ers réglages n’étaient pas trop forts mais j’ai pu très rapidement en ressentir les effets : les résultats étaient positifs, je découvrais plein de nouveaux bruits ! Je tenais à ce moment-là un petit carnet où je notais tous les nouveaux bruits que j’entendais (bruit d’oiseaux, de pendule, règles en fer qui tombaient durant les cours…).

Surtout, je ressentais moins de fatigue, j’arrivais plus facilement à suivre en classe. Avec du recul, je pense qu’avoir été implanté avant le collège est sûrement la meilleure chose qui ait pu m’arriver. J’ai eu ainsi le temps de bien maitriser tous les nouveaux sons et de m’habituer à l’implant afin d’arriver prêt en 6e.

Je précise aussi que j’ai conservé ma prothèse sur l’oreille droite, en adaptant les réglages de celle-ci en fonction de l’implant dans le but de trouver le meilleur équilibre possible.

Ajouté à la rééducation de l’orthophoniste à l’Institut Saint Pierre à Palavas (34), le fait d’avoir bénéficié de l’ARIEDA et de son soutien scolaire a énormément facilité et accéléré ma rééducation auditive.

Comment vivez-vous votre vie d'implanté ?

Très bien ! Grâce à l’implant, j’ai pu suivre une scolarité normale, faire des études. Il est certain que l’implant a facilité tout ça !

Je sais que la décision de m’implanter a été, pour mes parents, très difficile ils ont mis plusieurs années à sauter le pas et je les en remercie !

En tout cas, être implanté ne signifie pas que je ne suis plus sourd. Je reste sourd avant tout, je pratique la LSF depuis 2 ans suite à une formation qui m’a permis de mieux m’interroger sur l’identité sourde qui nous constitue.

Cela n’empêche pas de connaître des situations difficiles qui poussent à s’isoler.

Il est important d’avoir un état d’esprit positif pour avancer et faire face aux diverses situations auxquelles on peut être confronté dans notre quotidien. Il faut savoir se gérer, c’est-à-dire anticiper les moments où on sera sollicité, avec beaucoup de monde autour de soi, et prévoir des moments où on est tout seul, pour profiter du calme dans le but « faire le plein » et repartir !

Je dis toujours qu’il faut voir le verre à moitié plein plutôt qu’à moitié vide, c’est mon côté optimiste !

Quels conseils donneriez-vous ?

Ne pas hésiter à saisir l’opportunité et la richesse qu’offre l’implant !

Maxime, Avril 2018